La nouvelle banque des collectivités locales sera dirigée par l’actuel patron de l’AFT.
Il se présente lui-même comme le « VRP de la dette française ». Philippe Mills, le patron de l’Agence France Trésor (AFT), chargé de placer la dette française sur les marchés, va prochainement quitter son poste et prendre la tête de la nouvelle banque publique chargée de faire des prêts aux collectivités locales en lieu et place de la défunte Dexia.
La nomination de Philippe Mills intervient quelques jours avant la mise officielle sur les rails, le 1e rfévrier, du nouvel établissement de crédit. Détenue à 75 % par l’Etat, 20 % par la Caisse des Dépôts (CDC) et 5 % par La Banque Postale, c’est cette entité, désormais baptisée SFIL pour « Société de moyens de la banque des collectivités », qui produira les prêts destinés à être ensuite distribués par La Banque Postale dans le cadre d’une coentreprise avec la CDC. Pour fonctionner, la SFIL doit encore se voir transférer l’ancien véhicule de refinancement de Dexia, DexMa. Cette opération sera effective dans la nuit du 31 janvier. L’établissement de crédit assurera ensuite également la gestion du back-office de la production des prêts et elle conduira les opérations de restructuration des quelque 10 milliards d’euros de crédits sensibles au bilan de DexMa, hérités de Dexia.
Un successeur déjà choisi
Débuté en janvier 2008, le mandat de Philippe Mills à l’AFT aura été nettement plus long que celui de ses prédécesseurs, notamment Benoît Coeuré, aujourd’hui à la Banque centrale européenne (BCE). Sa mission s’est révélée beaucoup plus compliquée aussi, puisqu’il a dû affronter la crise de la zone euro et les violentes attaques contre la dette tricolore, à l’automne 2011. En guerre contre les détracteurs de la France, Philippe Mills ne s’est pas fait que des amis. Un certain nombre d’investisseurs, d’analystes et d’intervenants de marché se souviennent de ses colères noires, lorsqu’ils ont parfois osé critiquer la politique française ou le « AAA » dont l’Hexagone bénéficiait encore il y a un an. Mais l’ancien élève de l’ENA peut se féliciter d’avoir vu les taux français chuter à des plus bas historiques l’année dernière.
Qui prendra la tête de l’Agence France Trésor ? Le successeur serait déjà désigné mais son nom reste confidentiel. De son côté, Maya Atig, elle aussi énarque, a été nommée directrice générale adjointe en septembre dernier. Elle devrait conserver son poste.
Les Echos – 21/01/2012